Certes, le titre est un peu racoleur. Mais pour de nombreux constructeurs et surtout utilisateurs d’engins de chantier, l’évolution actuelle du marché des engins de chantier ne représente pas moins une révolution.
Des armées de responsables produits et de constructeurs sont à la recherche de nouveaux concepts de solutions. Que s’est-il passé ?
Outre la crise d’approvisionnement actuellement assez précaire dans différents secteurs économiques au niveau mondial, deux autres évolutions influencent fortement le marché des machines de construction. Le boom de la construction et les efforts croissants en matière de protection de l’environnement et de réduction de l’empreinte écologique.
Mais quel est le rapport avec les paliers lisses ?
Une utilisation 24 heures sur 24 pour le boom de la construction
Les carnets de commande du secteur de la construction sont pleins. De plus en plus de bâtiments doivent être construits dans des délais toujours plus courts.
Mais d’autres travaux de construction et de génie civil augmentent également en volume.
Conséquence : l’homme et la machine doivent en faire toujours plus. Les arrêts des machines de construction pour cause de maintenance ou de panne font perdre un temps précieux. Les arrêts imprévus entraînent rapidement des retards dans les projets et font encore grimper les coûts.
Pour les pièces d’usure des machines – en particulier les les paliers et les roulements – des solutions fiables et nécessitant peu d’entretien sont donc plus que jamais nécessaires.
Le temps nécessaire à la lubrification quotidienne des endroits avec paliers (les 20 à 30 paliers d’une pelle sur chenilles de poids moyen nécessitent 30 à 60 minutes par jour) n’est souvent plus disponible.
Conséquence : une lubrification insuffisante et des pannes imprévues.
Graissage manuel d’un palier au moyen d’une pompe à graisse
Les unités de lubrification centralisée facilitent ce processus et permettent d’éviter le graissage manuel. Mais ces unités ne coûtent pas seulement de l’argent supplémentaire.
Elles doivent être régulièrement remplies et ne peuvent pas être installées dans de petites machines en raison de leur encombrement et de leur poids. Il faut donc trouver une autre solution.
La graisse, tueuse d’environnement ?
Ceux qui ont un permis de conduire s’en souviennent : 1 goutte d’huile pollue environ 600 litres d’eau souterraine. La problématique de la « lubrification à perte » est donc tout aussi désavantageuse. La raison pour laquelle les paliers doivent être graissés régulièrement réside dans la fonction de la lubrification.
En fonctionnement, celle-ci est lentement poussée de l’intérieur des paliers vers l’extérieur. Ce faisant, elle empêche de manière fiable la saleté, la poussière et l’humidité de pénétrer dans le palier.
Comme la graisse qui s’échappe se retrouve ensuite dans l’environnement, son utilisation est problématique. Des directives et des règlements limitent désormais l’utilisation à des graisses respectueuses de l’environnement. Mais celles-ci sont nettement plus chères que les graisses conventionnelles.
La lubrification dite perdue est poussée en permanence hors du palier vers l’extérieur.
Les paliers lisses sans lubrification constituent la solution la plus évidente à ces problèmes. Ils peuvent être utilisés à sec, c’est-à-dire sans aucun graissage. Leur utilisation permet donc d’économiser de la graisse et surtout l’entretien et le regraissage coûteux.
La suppression du risque de panne des machines suite à des travaux mal ou insuffisamment effectués permet en outre d’améliorer la sécurité en cas de panne et donc la durée d’utilisation nette des machines.
Il faut toutefois tenir compte de certains aspects qui jouent un rôle décisif lors du passage à des paliers sans lubrification.
À commencer par la modification du comportement d’absorption des charges des différents matériaux, jusqu’à la protection contre la corrosion, qui doit être résolue différemment en raison de la suppression de la lubrification.